Mon travail photographique questionne la notion de disparition. Plus que de chercher à fixer ce qui est condamné à disparaître, j’observe les signes de cette disparition, dans une attitude contemplative. Comment les choses, les lieux, les êtres ou les souvenirs disparaissent-ils ? Comment réapparaissent-ils parfois sous des formes fantômatiques ?
Dans la série Tiers Paysage, j’observe la manière dont les restes d’une ancienne fonderie tendent à disparaître sous la végétation, et persistent en même temps comme indices d’une activité industrielle passée. Je prélève ensuite de cette usine des moules recouverts par la mousse qui prennent la fonction symbolique de vanités grâce à l’isolement opéré par la photographie en studio.
Dans la série Morphopsychogénéalogie, j’invoque le souvenir de mes ancêtres en travaillant à partir d’un enregistrement de la voix de mon père me racontant son histoire familiale. Leurs images-fantômes projetées transforment ma propre image, évoquant l’impact laissé sur ma personne par les éléments de mon passé.