Mes recherches plastiques se concentrent autour de la notion de dégradation entropique du paysage à travers les médiums photographiques et vidéo.
J’interroge notre rapport à l’environnement naturel au sein de la ville, la disparition ou menace de disparition des milieux naturels et sauvages ; en recherchant des formes adéquates de figuration et de matérialités plastiques.
Les espaces naturels en friche représentent les derniers espaces sauvages, non soumis au contrôle humain ; ils sont pour moi un symbole de résilience du vivant.
Ces territoires issus du Tiers-Paysage, cher à Gilles Clément, peuvent être aussi considérés comme des réserves de biodiversité du vivant.
Dans ma pratique, je m’inspire de gestes botaniques ; comme le prélèvement, le recensement et la reproduction photographique de végétaux. Néanmoins, je garde une liberté subjective, loin des protocoles scientifiques stricts.
Les procédés anciens comme le cyanotype, qui ne nécessitent plus d’appareil et qui fonctionnent par réaction chimique activée par des éléments naturels, comme la lumière solaire ; me permettent, par exemple, de créer une analogie avec le processus de la photosynthèse des plantes.
Ces procédés artisanaux sont ensuite réinjectés dans notre système de technologie contemporaine comme le scanner ou l’appareil photographique numérique, l’impression jet d’encre ou laser, etc.
Outre le fait qu’ils me semblent à même de représenter l’image photographique actuelle dans son caractère hybride ; ces allers-retours entre procédés analogiques et digitaux, me permettent une transformation de l’image originale, par agrandissement, fragmentation ou rephotographie, afin de brouiller les pistes et la représentation.