Né à Castellón (Espagne) en 1980, Ignacio Gómez Sales a suivi des études de photographie dans les écoles d’arts de Valence et Barcelone, ainsi qu’au Institut d’Estudis Fotogràfics de Catalunya avant de s’installer à Paris en 2009 pour suivre le Master Photographie et Art Contemporain de l’Université de Paris 8. Il a, dans ce cadre, écrit un mémoire sur Les aspects politico-sociaux dans la photographie de création en Espagne pendant la transition démocratique.
Son approche de la photographie se fait à travers les arts plastiques. Il conçoit ses images avec une approche picturale où l’utilisation des tons et la composition des éléments jouent un rôle primordiale. L’instantanéité et le hasard sont rares dans sa démarche.
Mêlant des histoires intimes et des réflexions sur la ville, il s’intéresse aux limites du médium photographique de représenter la mémoire, c’est à dire ce qui n’est plus, ce qui est absent. Il trouve fascinante la capacité qu’à la photographie à créer un double du visible, à la fois mimétique et étranger de l’original. Ainsi, son travail est une recherche de l’étrangeté, de l’inquiétant familier à partir de référents très diverses où, en effet, souvent il semble manquer quelque chose. Travaillant en argentique, en moyen format et souvent avec des longues expositions, la prise de vue devient pour lui un exercice de contemplation, moment de construire une image mentale pré-photographique, un processus qui n’est pas nécessaire avec l’instantanéité et la perfection du système numérique.
Passionné du cinéma, l’esthétique du film noir est une influence pour son travail. Ses références dans l’image fixe viennent de deux conceptions photographiques de natures opposées : d’un côté le paysage documentaire, d’un autre les pratiques où il existe un rapport entre l’image et la pensée magique.