Pour mieux comprendre mes travaux j’aimerais vous décrire le processus: Il existe au début une recherche sur l’image (je prends des « notes photographiques » sur mon portable : je photographie des bâtiments, de la lumière, du modèle/motif), puis ces notes sont triées pour construire une archive personnelle sur mon ordinateur dans des dossiers, après quoi il faut imprimer et couper des photos, regrouper et faire la maquette, rephotographier.
Tout ce processus est fondé sur l’intérêt de la ville, la perception, le médium de la photographie (la frontalité/ le plat, la lumière, la perspective), le graphisme, la matière, la construction, le bricolage, le jeu, le hasard et l’idée de ne pas se prendre trop au sérieux.
Quand je commence un travail j’ai toujours une idée, une image, que j’aimerais construire. Tout cela n’est jamais définitif. En travaillant, le hasard et le jeu jouent un rôle important. Cet équilibre entre le fait préparé et le bricolage me permet de construire des arrangements libres. Même si le résultat a l’air d’une photographie fait en numérique (avec Photoshop ou d’autre logiciel) toute la maquette qui je fais est construite par la main. Seule la prise de vue est faite par un appareil numérique. Ce travail artisanal qui est plus spontané et fragile dialogue avec la perfection de la photographie numérique, et me permet de mélanger les deux approches différentes dans une période plutôt marquée par une vie digitale. J’aime bien l’idée de la contradiction : c’est la contraction du désordre et de la perfection.